Any Snow Numbers
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Chroniques de la neige et du sang
 
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 Un peu de lessive pour éliminer un corps gras.

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Heizo
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Heizo


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Un peu de lessive pour éliminer un corps gras. Empty
MessageSujet: Un peu de lessive pour éliminer un corps gras.   Un peu de lessive pour éliminer un corps gras. EmptyMar 31 Oct - 20:24

23h10. Les dernières lumières alentours s’éteignent. Plus un bruit au dehors, hormis le souffle du vent nocturne qui fait son apparition. Un vent faible, mais glacial. La lune ose enfin se dévêtir de son manteau de nuages que le soleil avait laissé en quittant le ciel pour aller dormir dans les montagnes. Quelques flocons dansent, ça et là. Parfois, la légère brise m’envoie un peu de neige au visage.
Voilà deux heures que j’attends qu’il sorte. Je suis là, posté au sommet de cet hôtel folklorique, à attendre que la porte de cette maison-close s’ouvre et qu’il en sorte, une bonne fois pour toute.
Ochiro Mayasuka, voilà son nom. Le leader d’un petit clan terroriste visant à « renverser la dictature en marche et à rétablir la quiétude au sein de notre fière patrie ». Foutaises. Pour l’instant, la seule chose qu’ils soient capables de faire, c’est de tuer quelques miliciens en leur lançant des pains de plastiques artisanaux posés sur des snow-boards. Ingénieux, certes. Très efficace, certes. Mais extrêmement énervant pour notre souverain, qui en a assez d’entendre chaque jour « Douze soldats fauchés ce matin par un snow-board terroriste, monsieur. » et qui est par conséquent bien décidé à mettre un terme à ces « incidents gênants ». Le voilà du pourquoi je suis ici à attendre.
Je commence vraiment à avoir froid. Je me ferais bien plaisir et m’allumerais bien une cigarette, ce délicat mets réservé d’ordinaire à l’Elite de la Nation, mais la fumée risquerait d’indiquer sournoisement ma position, et cette erreur de débutant ternirait ma réputation… En réalité ce serait une erreur qui ne me serait pas pardonnée. Vu la carrure et le statut de mes employeurs.

C’est étrange, tout de même. Je suis un tueur indépendant très prisé par tous les politiques. Ils ont leurs erasers, mais non, ils me demandent à moi. J’en suis à mon douzième contrat avec eux depuis le début de ma « carrière », c'est-à-dire il y a tout juste 6 ans. Les tueurs de mon genre travaillent d’ordinaire pour les petits chefs d’entreprise, pressés d’éliminer le concurrent du quartier, ou à la rigueur pour les maris déchus, impatients d’en finir avec le ou les amants de leur femme… Mais pour des clients de cette pointe, jamais. Et il semble que cela devient de plus en plus fréquent, d’après ce que j’entends. Peut-être qu’ils ne font plus confiance à leurs propres chasseurs, je ne sais pas. Ou peut-être que je suis plus compétant qu’eux, c’est possible aussi, hum. Je ne m’en plains pas : les salaires sont bons, tout ce qui m’importe.

Dieu ! La porte s’ouvre. Immédiatement, je pointe mon viseur vers la tête. Je retiens mon souffle. Je régule mes battements de cœur à la vitesse la plus faible possible. C’était un vieux moine qui m’avait recueilli qui me l’avait enseigné. Une technique de méditation… S’il voyait à quoi ça me sert aujourd’hui…

* !* Ils sont deux. Et aucun ne ressemble à Mayasuka. Deux gros types baraqués, deux armoires à glace vêtues de longs manteaux de cuir avec un 6mm dans la poche droite et coiffés de chapeaux identiques. Fausse alerte.

* !!* Pas si fausse que ça. Je les ai déjà vus, en suivant la cible. Ce sont ses gardes du corps, deux têtes brûlées shootées à l’éther chargées d’assurer sa protection en cas d’éventuelle tentative d’assassinat. Ahah, qui oserait ? …Etrange, ils n’ont pas l’air de protéger grand-chose, là. Ils traversent la rue, maugréant bruyamment. « Raaah, encore saoul, non mais j’te jure… » Ils ont déjà disparu au coin de la rue. Damned, voilà qui s’annonce mal. Il va encore me falloir attendre le réveil de cette outre à vin sans fond. Je vais rester prudent : pas de sommeil cette nuit.
Une heure que les gorilles se sont éloignés et toujours rien. Je balaye du revers de la main les quelques flocons venus se poser négligemment sur mon fusil. Quel bel engin, tout de même… Un Kar 743, lunette de précision 20X, chargeur 5 balles, silencieux en caoutchouc renforcé, crosse adoptant parfaitement les formes du corps, canon scié en acier renforcé. Le must. Même les erasers n’en ont pas de tel. Mais le mieux, c’est que je l’ai eu tous frais payés, par le chef de l’Etat himself !

*Flash-back*
« Et voici sa photo. » Un cinquantenaire obèse, fine moustache, double menton, veste en tissu de bambou usé, bague en or d’imitation à l’index gauche posait fièrement sur la photo noir et blanc.
« Bien bien, mais je le trouve où, votre Mayasuka ? demandai-je insolemment. »
L’homme à l’uniforme militaire devant moi posa les mains sur le bureau. Ses petits yeux derrière les larges verres cerclés d’argent me reluquèrent de haut en bas, avant de se reposer sur mon regard.
« C’est votre travail, non, Monsieur Ikatui ? me répondit le Chef, arborant un large sourire laissant découvrir ses larges dents blanchies et détartrées. Vous pourrez sûrement le rencontrer le soir, au cœur de la vieille ville. Vous n’aurez qu’à le suivre ! Voyez-vous, cet homme importune nos projets, et je vais vous expliquer pourquoi. »
Le Conseiller Officiel du Président se pencha soudainement à l’oreille de son Supérieur, l’air contrarié. Il lui murmura quelque chose à l’oreille, me jetant un coup d’œil de temps à autre.
Derrière eux, la large baie vitrée pare-balles donnait vue sur la cour de la Forteresse, sur les remparts, puis sur la ville, sur la vieille ville, puis sur les montagnes aux cîmes enneigés. Au centre de la vitre, un grand télescope d’observation, sûrement réservé aux loisirs de notre Protecteur.
Après avoir fait un signe de main signifiant « Je n’ai que faire de votre remarque fort stupide » à son Conseiller, le Président revint vers moi.
« Vous avez sûrement entendu parler de tous ces attentats perpétrés par Mayasuka et visant à renverser notre Puissant Pouvoir en Place, n’est-ce pas ? Cela nous cause de grands torts. A l’heure où nous essayions de rétablir la paix et la sécurité que nos citoyens avaient perdu depuis longtemps, cet homme était venu, se déclarant Chef des Rebelles, Anarchiste décidé à ne pas laisser passer le « Despotisme Asiatique ». Voyez-vous une once de « Despotisme Asiatique » dans notre belle contrée, Monsieur Ikatui ? Comment pouvez-vous réagir à tel commentaire après tant d’efforts pour rétablir la quiétude au sein de votre Empire?
« Il n’y en a qu’un, un seul et unique, Monsieur Ikatui. Pour le bien et l’avenir de notre fier peuple, nous devons débarrasser le territoire de tous ces dissidents ennemis, par la Force, par la Traque, par la Répression. Chaque jour, nous entraînons plus de soldats, chaque jour, de nouvelles patrouilles sont envoyées en campagne… » Il fut à nouveau interrompu par le Conseiller. Je crus entendre le Président lui dire « Je sais ce que je fais » avant de reprendre. « …Avec pour objectifs de capturer ces dangereux personnages, et d’assurer un peu plus chaque jour votre Sécurité au sein de notre fier pays, Monsieur Ikatui. Vous me comprenez, n’est-ce pas ? »
Je lui laissais un « Oui » faussement indifférent. J’ai entièrement confiance en cet homme et en ce qu’il entreprend. J’ai la certitude qu’il peut nous tirer de la mauvaise passe dans laquelle le pays se trouve. Je ne parviens pas à comprendre ces gens qui le traitent de tyran, de voleur, de malade, ces gens qui n’ont de cesse de clamer que cet homme et son gouvernement sont les uniques responsables du merdier dans lequel nous nous trouvons. Ils parlent d’horribles massacres dans les campagnes, de rafles meurtrières, de pillages gouvernementaux passés sous silence. Jamais de ma vie je n’ai vu pareilles folies…
« Parfait, parfait. Je savais que nous nous entendrions. Mmmh, je vois que vous vous plaisez à regarder mon Kar 743 ! » En effet. Cela faisait un bon quart d’heure que je lustrais dans tous les sens le bel engin luisant posé sur le bureau.
Il le prit dans les mains, se leva et alla se placer devant la baie vitrée. Il abaissa l’un des carreaux.
« Approchez, Monsieur Ikatui, approchez ! »
Sans plus attendre, j’allai me poster à ses côtés, fantasmant à l’idée de poser ne serait-ce qu’un doigt sur le bel objet tant convoité.
Le Président retira ses lunettes, puis posa l’œil droit sur la lunette du télescope. Il l’ajusta, puis m’invita à prendre sa place.
« Vous voyez le balayeur assoupi là-bas, au fond de la cour ?
-Affirmatif, répliquai-je, l’œil fixé sur la personne en question.
-Si vous parvenez à tirer une balle dans son pied droit, ce fusil est à vous », me dit-il, tendant le Kar vers moi.
Je ne savais que dire. Je lui arrachai le fusil des mains, et, tout tremblant, posai mon œil sur le viseur. Je retins mon souffle. Il était enfin à moi.
Je me tournai vers mon nouvel employeur, qui, tout souriant, me tendit la main : « Félicitations, jeune homme, vous serez payé immédiatement après le succès de votre contrat. »
*Fin de le Flash-Back*

Il doit bien être minuit. La porte s’ouvre à la volée. Un homme riant à pleine gorge et titubant glisse en essayant de se retenir à la poignée, ce qui a pour effet d’intensifier son allégresse. Il se relève pitoyablement en chantant.
Pas de doute, c’est bien lui.
J’ajuste mon silencieux, je règle le viseur, je le pointe vers lui. Mon rythme cardiaque commence déjà à s’affaiblir. Ce ne sera pas difficile, l’amphore avance lentement. Le plus calmement du monde, je pose mon index sur la gâchette, prêt à se contracter. J’adore ce moment. J’ai droit de vie et de mort sur cet individu sans qu’il ne le sache. Dans quelques secondes, son âme sera loin, et il ne le sait pas. Je suis comme pris d’une bouffée d’euphorie à l’idée de passer avec quelqu’un ses derniers instants avant qu’il ne devienne une de mes nombreuses victimes.
La cible ne bouge presque plus.
J’appuie sur la gâchette.
Le temps semble s’arrêter. Je sens le souffle de la balle déchirer l’air jusqu’à la tête de Mayasuka, je la sens emporter avec elle la petite étincelle d’existence qui somnolait là depuis à peu près 50 ans, je les sens se battre violemment à l’intérieur, puis je sens le parfum de la défaite se dégager du corps de l’individu. Je sens la liberté s’extirper de ce corps gras et malodorant, tandis que la décharge part exploser sur le mur derrière. La balle meurt, l’âme revit.

J'empocherai l'argent demain matin.
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